EDUCATEUR ET FORMATEUR VIRTUELS

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Manuel scolaire


Pour avoir la conscience tranquille des praticiens, un outil.......lire l'analyse.

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24/10/2008
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Les manuels scolaires au service de de la pédagogie de l'intégration

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26/08/2008
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Le manuel Scolaire

LE MANUEL SCOLAIRE

Le manuel scolaire est un objet si familier qu'il évoque inévitablement l'enfance et semble remonter aux débuts de l'Ecole. C'est un livre destiné à être toujours « en main » comme son nom l'indique et il contient, sur une matière donnée, l'essentiel de ce qu'il faut en savoir, présenté de façon aussi accessible que possible. Mais, il n'est pas propre aux disciplines de l'enseignement puisqu'il existe des manuels pour la pêche ou pour la cuisine . Néanmoins, l'acception la plus courante le désigne comme le livre de classe où une discipline, axée sur un programme d'enseignement, est présentée en leçons, avec illustrations, accompagnées de règles, d'exemples, d'exercices…

Par ailleurs, il « intervient historiquement comme un instrument privilégié de la construction identitaire » et comme un « enjeu politique majeur car il se réfère à un programme national précis » explique Alain Choppin. De ce fait, il est clair que nul ne peut contester son importance car il demeure un outil didactique indispensable et un moyen d'enseignement le plus largement utilisé dans le monde malgré l'apparition des multimédias et l'irruption de l'audio-visuel.

C'est un support de réflexion structurant les connaissances. Certes, il n'est pas le seul outil dont dispose l'enseignant mais il demeure son principal auxiliaire puisqu' il est placé au cœur des activités de la classe et il compte parmi les facteurs pouvant influencer la nature des interactions entre les enseignants et les élèves. Il est ,ainsi, un des points sensibles de la réforme de tout système éducatif préconisant « des enseignants guides et des élèves collaborateurs ».

Par conséquent, il ne permet plus seulement d'assimiler une série de connaissances mais également à faire acquérir des méthodes et attitudes, voire des habitudes de travail et par extension de vie. En d'autres termes, son objectif est de développer des capacités et des compétences et pas uniquement transmettre des savoirs théoriques. Le manuel doit, alors, impérativement intégrer des fonctions de plus en plus diverses proposant exercices, activités, leçons, différents documents, exposés de cours, illustrations, dossiers graphiques…

Il devient, ainsi, multifonctionnel. En effet, il peut avoir différentes fonctions qui varient selon l'utilisateur, la discipline et le contexte dans lequel il est élaboré. Il est, donc, un objet complexe puisqu'il doit simultanément transmettre des connaissances, motiver et sensibiliser les élèves, développer leurs capacités et leurs compétences, intégrer et consolider leurs acquis, permettre l'évaluation et l'auto-évaluation, favoriser révisions et approfondissements, développer leur autonomie, proposer des exercices de « remédiation »…

De ce fait, il ne s'agit plus uniquement de mémoriser et de façonner un « sur-moi » puissant et garant de morale, mais de s'approprier des savoir-faire et plus particulièrement des savoir-être permettant la résolution de situations problèmes et l'adaptation à un environnement pas toujours favorable.

Il apparaît, alors, clairement qu'autrefois, sa fonction principale était de transmettre des connaissances, de faire acquérir des données particulières. Aujourd'hui, l'élève doit être capable, non seulement, de « redire » ces savoirs mais aussi pouvoir exercer un savoir-faire cognitif. Et c'est, ainsi, qu'en plus de cette fonction première, il en remplit d'autres telles que :

 

La fonction de développement de capacités et de compétences

Il faut rappeler qu'  «   une capacité est l'actualisation d'un savoir-faire ou d'un savoir être qui permet la réalisation de performances » et qu' «  une compétence est un ensemble intégré de capacités qui permet- de manière spontanée - d'appréhender une situation et d'y répondre plus ou moins pertinemment. »  

Concernant cette fonction, l'accent est mis sur l'activité qui est une capacité cognitive de base telle que : reformuler, illustrer par des exemples et des contre-exemples différents mais corrects, résumer un message de façon succincte et précise, présenter une synthèse orale structurée…

Stievenart et Tourneur in Une méthodologie de formation axée sur la définition des capacités clés , se situent dans la perspective d'une formation instrumentale de base qui concerne les aspects cognitif, socio-affectif et psychomoteur. Ils identifient des capacités clés, proches des compétences, qu'ils répartissent en quatre dimensions :

- apprendre à se connaître et à se transformer  : être à l'écoute de ses besoins, se fixer des objectifs, gérer son temps, acquérir une hygiène de vie (alimentaire, corporelle,…),

- apprendre à vivre en groupe et en institution  : établir une relation socio-affective avec l'autre, être capable d'argumenter, mener un débat ou un entretien, se situer par rapport aux principales institutions…,

-apprendre à apprendre  : recueillir et traiter l'information, élaborer un plan …,

- apprendre à entreprendre : définir et élaborer un projet individuel ou collectif (à court et/ou à long terme), effectuer des gestes manuels de base (ex : bricolage), résoudre un problème.

La fonction de référence

Un manuel peut être considéré comme un outil auquel l'élève peut se référer pour trouver une information donnée (formule chimique, date d'un événement, règle d'orthographe, explication d'un phénomène climatique…).

Pour les pays dans lesquels l'accès à l'information scientifique est difficile, cette fonction est très importante : le manuel étant parfois la seule source écrite d'information. Dans les autres pays, où l'information est envahissante et où il y a parfois pléthore de manuels, la fonction de référence reste essentielle mais peut occuper un statut différent. Et il n'est,alors, qu'un ouvrage de référence parmi tant d'autres et perd sa position de livre unique.

La fonction d'éducation sociale et culturelle

Cette fonction concerne tous les acquis relatifs au comportement, aux relations avec l'autre, à la vie en société en général. Un manuel peut ,ainsi, contribuer au développement du savoir-être permettant à l'élève de trouver progressivement sa place dans son cadre social, familial, culturel et national…

La fonction de consolidation de l'acquis

Il s'agit, après avoir appris un savoir ou un savoir-faire, de l'exercer dans différentes situations afin d'en assurer une certaine pérennité. C'est le rôle des applications, des exercices…

Cette fonction est également traditionnelle et certains manuels poursuivent principalement, voire exclusivement, cet objectif.

La fonction d'évaluation de l'acquis

Elle est indispensable à tout apprentissage et est essentiellement formative ; elle devrait, par exemple, déterminer la remédiation la plus appropriée aux difficultés des élèves dans le but de les faire progresser ou ,du moins, améliorer leur progression…

La fonction d'aide à l'intégration des acquis

C'est une fonction essentielle vu que certains apprenants sont incapables de réinvestir leurs acquis scolaires dans une situation d'apprentissage un tant soit peu différente de celle rencontrée en classe. C'est pourquoi, il est indispensable de poursuivre dans les manuels des objectifs d'intégration des acquis.

Il apparaît, ainsi, clairement que le manuel a subi, au fil des ans, une profonde mutation sur le plan de la forme, sur celui du contenu ainsi qu'au niveau de la démarche qui y est proposée.

Si ce support d'accompagnement a changé c'est parce que les connaissances ont évolué et que les élèves, utilisateurs principaux de cet outil, ne sont plus les mêmes qu'il y a quelques années encore. En effet, ils vivent dans un monde où le progrès avance à un rythme vertigineux et où l'image dynamique et virtuelle domine.

De ce fait, l'élaboration d'un matériel didactique approprié est indispensable : il n'est plus question de leur proposer des manuels linéaires en noir et blanc où il n'y a que du texte mais des manuels colorés et largement illustrés, clairs, attrayants et bien structurés ; il leur faut de « la couleur, des images, des entrées multiples, des hypertextes… » En d'autres termes, c'est leur proposer des manuels à l'image de leur environnement et en mesure de remplir pleinement leur rôle pédagogique. Donc, des manuels qui pourraient s'adapter à l'évolution du monde dans lequel vivent ces élèves et devant respecter leurs niveaux de lecture, leurs goûts, leurs intérêts…

Aussi, l'évolution des manuels scolaires est liée principalement à l'adoption de nouvelles approches pédagogiques dans les curricula en l'occurrence l'approche par compétences qui caractérise la plupart des systèmes éducatifs actuels dont le nôtre.

Avec cette nouvelle conception, ces manuels doivent être conçus et élaborés de manière à ce qu'ils permettent de faire acquérir aux apprenants, non seulement, un savoir, un savoir-faire et un savoir-être mais aussi de les confronter à des situations complexes et concrètes où ils devront mobiliser des compétences pour pouvoir construire leur propre apprentissage puisqu'il s'agit maintenant de faire des élèves des « producteurs » de leurs connaissances et non de simples « consommateurs ». Les manuels scolaires qui sont préconisés aujourd'hui, doivent s'inscrire dans une démarche d'apprentissage plutôt que dans une démarche d'enseignement.

A cet effet, avec la réforme de notre système éducatif et dans le cadre de la mise en œuvre des nouveaux programmes, il a été nécessaire d'élaborer de nouveaux manuels scolaires. Aussi, pour la première fois depuis l'indépendance, l'élaboration de ces nouveaux manuels a été confiée à des maisons d'édition des secteurs privé et public. Ces manuels devaient répondre à trois conditions à savoir, la qualité (qualité définie par des normes scientifiques, pédagogiques et techniques reconnues universellement), la disponibilité (les mettre à disposition des élèves avant la rentrée scolaire) et la vente à un prix abordable.

C'est ainsi qu'une nouvelle génération de manuels scolaires a été élaborée suite à l'approbation de l'Institut National de Recherche en Education (INRE) et avec la contribution de l'Office National des Publications Scolaires (ONPS). Ils ont ,ensuite, fait l'objet d'une évaluation au niveau de cet institut pour vérifier leur conformité aux exigences des programmes d'enseignement et de là, apporter un réajustement si nécessaire.

Cette évaluation a été effectuée selon une grille générale de lecture. Elle a pris en charge les aspects pédagogiques, scientifiques, socio-culturels, publicitaires et matériels des manuels. A chaque aspect correspondent des critères d'évaluation :

* Conformité des aspects pédagogiques aux exigences du programme :

-adéquation du contenu du matériel didactique au programme d'enseignement/apprentissage,

- adéquation de la démarche d'enseignement/apprentissage présentée dans le manuel scolaire,

- exactitude des contenus proposés dans le manuel scolaire,

- adéquation de l'évaluation des apprentissages à une approche par compétences,

- qualité des facilitateurs pédagogiques.

* Les aspects socio-culturels :

- représentation démocratique et pluraliste de la société,

- représentation des valeurs universelles.

•  Les aspects publicitaires :

- les éléments publicitaires qui doivent être exclus du manuel scolaire,

- les éléments publicitaires acceptables dans le manuel scolaire.

•  Les aspects matériels de l'édition :

- la qualité du matériel,

- présentation adéquate du matériel,

- lisibilité des textes et des illustrations.

Ce qui fait dire que l'évaluation des manuels scolaires est un processus incontournable vu l'impact qu'elle a sur leur élaboration. En effet, son rôle est déterminant dans l'amélioration de leur qualité pédagogique et scientifique car elle permet d'orienter, de réguler et d'agréer. C'est ainsi qu'elle intervient dans les différentes phases de l'élaboration de ceux-ci notamment durant la phase de conception et celle de l'utilisation et à deux niveaux distincts à savoir, l'évaluation de leur qualité et de leur utilisation et l'évaluation des acquis des élèves.

Des étapes successives caractérisent cette évaluation : déterminer, d'abord, ses objectifs, préciser ,ensuite, ses critères et la stratégie à adopter et, enfin, formuler un rapport d'évaluation en vue d'une prise de décision.

Il est à souligner qu'au cours de ce processus, le cahier des charges est une référence capitale pour vérifier leur conformité et être retenu par la commission d'approbation. Ce cahier est constitué d'une partie pédagogique et d'une partie technique. La première concerne essentiellement la conception du manuel (besoins, objectifs, démarches pédagogiques…), la seconde traite de tous les aspects relatifs à la fabrication (le format, les illustrations, la mise en page…).

Néanmoins, il faut savoir que la production et la distribution des manuels scolaires est une tâche complexe nécessitant d'importants moyens financiers, un personnel compétent, une planification et une organisation très rigoureuse. Leur élaboration exige beaucoup de temps. D'après Roger Seguin, la rédaction des manuscrits, l'édition, l'impression et la distribution demandent plusieurs années (06 au maximum). Mais il faut en prévoir plus puisqu'il y a les études préliminaires, la planification, le recrutement et la formation du personnel.

Trois grandes phases caractérisent cette élaboration. Il y a d'abord, la phase de délimitation du projet qui comprend plusieurs étapes et qui commence de l'analyse des besoins à la rédaction d'un premier chapitre, chapitre soumis à une évaluation et/ou à une expérimentation. Puis vient la phase d'écriture pendant laquelle tout le manuscrit (texte et illustration) prend forme et débouchant ainsi sur une expérimentation et enfin il y a la phase de fabrication qui est essentiellement technique (manuel imprimé et relié).

Historiquement, le manuel se présente tel un livre dont on fait une lecture linéaire en suivant une progression déterminée qui commence à la première page et se termine à la dernière ; il est alors le substitut de l'enseignant. Le bon enseignant est celui qui finit le programme en terminant la « lecture » du manuel, méthodiquement, chapitre après chapitre. Hélas, que les élèves aient compris ou non, la question ne se pose pas, alors, en ces termes.

Aujourd'hui, les enseignants attendent, généralement, des manuels qu'ils puissent guider leur acte pédagogique, contenir et organiser les savoirs à transmettre et les compétences à développer, présenter des exercices et des problèmes à résoudre pour les élèves et contextualiser, donc, leurs apprentissages. Ainsi,  le manuel idéal devrait pouvoir proposer plusieurs contenus possibles pour un même thème ainsi que plusieurs façons d'organiser ceux-ci selon l'approche adoptée par l'enseignant. Il devrait également offrir une multitude d'activités pour une même compétence à développer, parmi lesquelles les élèves pourraient choisir en fonction de leurs intérêts, de leur manière d'apprendre et de leurs connaissances antérieures. Par conséquent, il apparaît indispensable que les concepteurs de manuels scolaires aient constamment à l'esprit la disparité et l'hétérogénéité des classes et de poursuivre, ainsi, des objectifs de manière à ce que l'enseignant soit en mesure de pratiquer la pédagogie différenciée et la pédagogie de projet.

En définitive, «  le manuel n'est pas un livre que l'on lit mais un livre dans lequel on lit. Pour cela il est nécessaire comme le dit si bien Alain Choppin de « former les enseignants (…) à l'usage des manuels. Tant que la structure du manuel est linéaire, l'utiliser (…) paraît assez simple. Mais à partir du moment où il faut construire sa séquence à partir d'éléments éclatés, dispersés et élaborer sa propre stratégie, c'est autrement plus compliqué. Il faut savoir comment ça marche, même (et peut être surtout) pour pouvoir détourner le manuel de l'usage pour lequel il a été conçu si cet usage ne convient pas (…), en un mot être autonome dans son usage. »

                Dossier dDossier de l'éducateur (Edition du Janv-Fev/2005 N° 3)e l'éducateur (((                                                                    (Edition du Janv-Fev/2005 N° 3)


25/08/2008
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