Articles de pedagogues
L'évaluation en éducation
L'évaluation en éducation | ||
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"Démarche ou processus conduisant au jugement et à la prise de décision . Jugement qualificatif ou quantitatif sur la valeur d'une personne, d'un objet, d'un processus, d'une situation ou d'une organisation, en comparant les caractéristiques observables à des normes établies, à partir de critères explicites, en vue de fournir des données utiles à la prise de décision dans la poursuite d'un but ou d'un objectif." ( Renald LEGENDRE – Dictionnaire de l'éducation, 1993-Guerin/ESKA ) |
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L'évaluation est une pratique faisant partie intégrante de la condition humaine; elle intervient dans tout acte social soit-il, économique ou éducatif. Nul ne peut ainsi s'empêcher d'évaluer. En effet, on peut évaluer ses propres actions pour, par exemple, se rapprocher d'un objectif, d'une norme; pour donner du sens à une action ou la rattacher à des valeurs et à des finalités. Comme il est possible d'évaluer les autres afin d'influencer leur décision, leurs actes; de leur faciliter l'accès à un niveau supérieur… De manière générale, évaluer signifie recueillir des informations puis les analyser pour une prise de décision. C'est aussi situer un élève par rapport à une institution ( programmes scolaires, compétences attendues en fin de cycle…). On peut dire aussi qu'évaluer c'est porter un jugement de valeur dans une logique binaire ( bon / mauvais, juste / faux ) ou par positionnement sur une échelle chiffrée ( note de 0 à 10 ou 20 ). Evaluer, c'est aussi vérifier qu'un enseignement a été efficace, en d'autres termes, c'est contrôler qu'un apprentissage visé a été réellement effectif, qu'un savoir, un savoir- être ou un savoir- faire a été acquis. On peut affirmer alors que dans le monde de l'éducation, l'évaluation des apprentissages occupe une place importante que personne ne peut contester. C'est, d'ailleurs, un thème qui a suscité de nombreux débats et de nombreuses recherches mettant l'accent sur les nouvelles tendances et l'évolution de ses pratiques. Elle est un processus complexe comportant donc une phase d'observation et d'analyse. Autrefois, son rôle se limitait à une attribution ponctuelle de notes chiffrées pour sanctionner les travaux des élèves. Notes dans lesquelles transparaissait inéluctablement la subjectivité des évaluateurs. Mais de nos jours, elle est intégrée au processus d'enseignement / apprentissage et joue un rôle de régulation (ajustement de l'apprentissage et des actions pédagogiques de l'enseignement). D'ailleurs, on assiste, de façon générale, au cours de ces dernières années à de nombreux changements. Changements qui s'opèrent au niveau de la structure des programmes (méthode d'élaboration de programmes par compétences), de la conception de l'apprentissage (du béhaviorisme au cognitisme), des objets d'évaluation (des connaissances aux compétences), du rôle des évaluateurs (d'un travail individuel à un travail d'équipe), des formes d'évaluation (du normatif au critérié), des outils de mesure (des tests de connaissances aux situations/problèmes) et de la manière de transmettre les résultats d'apprentissage (de la note chiffrée aux résultats descriptifs). On peut dire que différentes recherches et courants pédagogiques sont à l'origine de ces changements. A titre d'exemples, on peut citer l'organisation des connaissances antérieures des élèves, le transfert des apprentissages et la métacognition, la motivation et le contexte social de l'apprentissage ainsi que la psychologie cognitive. Théorie qui peut être d'un grand apport à l'évaluation puisqu'elle présente des modèles du fonctionnement du cognitif permettant d'expliquer le développement de la pensée et l'acquisition des connaissances. Modèles qu'il faudrait prendre en charge dans la formation initiale des enseignants. Par ailleurs, les champs de l'évaluation sont vastes et diversifiés. Ainsi, on peut évaluer les systèmes éducatifs, les établissements, les programmes, les manuels scolaires, les élèves… Même dans l'évaluation des apprentissages, ses facettes sont variées. En effet, on parle d'évaluation diagnostique, d'évaluation formative, d'évaluation sommative… D'ailleurs, elles constituent toutes des instruments indispensables pour les enseignants puisqu'elles leur permettent de situer leurs élèves et de vérifier leur niveau d'acquisition. De plus, ils peuvent "dépister" ceux en difficultés. En d'autres termes, elles permettent de cerner toutes les dimensions qu'ils désirent évaluer, autant le savoir que le savoir-faire et le savoir être. Pour ce faire, la planification d'un programme d'évaluation pour toute l'année scolaire est indispensable. Les différents types d'évaluation Au cours de la planification de ce programme, l'enseignant doit intégrer dans sa pratique de classe les diverses formes de l'évaluation par des activités évaluatives devant offrir aux apprenants des occasions pour améliorer leur niveau de réflexion tout en leur permettant d'apprendre à savoir, l'observation, les tests écrits, les QCM, les travaux écrits individuels et collectifs, les exposés, les devoirs à la maison, le travail et l'effort quotidien, les examens… Avant tout apprentissage et surtout au début d'une année scolaire, par exemple, il est appelé à pratiquer une évaluation diagnostique ou pronostique pour qu'il puisse analyser les situations, les besoins, les profils ainsi que les prérecquis de ses élèves. Cette forme d'évaluation a pour objectifs essentiels d'évaluer leurs habiletés, leurs intérêts, leurs capacités, leurs difficultés et leur niveau de réussite; de déterminer non seulement les causes sous-jacentes à des difficultés d'apprentissage mais aussi les modifications à apporter au programme d'un élève, d'un groupe d'élèves ou de toute la classe. Cette évaluation ne doit pas figurer dans la note des apprenants. En outre, pour évaluer les apprentissages de façon continue, il recourt à l'évaluation formative que Charles HADJI définit comme une évaluation ambitieuse mettant l'accent sur la régulation en cours de formation. D'après lui, "elle tente de fournir à l'apprenant des informations pertinentes pour qu'il régule ses apprentissages et elle renvoie à l'enseignant un feed back sur son action qui lui permet d'adapter son dispositif d'enseignement. L'évaluation formative met l'accent davantage sur les processus évalués à travers les critères de réalisation". ( in: Evaluation, les règles du jeu). Cette évaluation est définie par les courants béhavioristes comme "théorie de l'apprentissage" visant sa régulation externe alors que les socioconstructivistes affirment qu'elle vise une régulation interne mettant ainsi l'élève au cœur de son apprentissage et au cœur de son évaluation. L'évaluation formative telle qu'elle est conçue, aujourd'hui, recouvre des stratégies faisant interagir la régulation pédagogique gérée par l'enseignant et la régulation de l'apprentissage gérée par l'élève. D'où l 'autoévaluation qui, selon Charles HADJI , "interroge les représentations, les références implicites à l'œuvre, les démarches ; cherche à comprendre un fonctionnement ou un dysfonctionnement, pour en dégager le sens et orienter l'action."C'est donc une évaluation interne, elle conduit le sujet à interroger, à réguler, à transformer son action. Elle a été définie par NUNZIATI comme un dialogue de soi à soi du sujet. Pour Linda ALLAL , c'est une « réflexion métacognitique, qui enclenche des autorégulations : qu'est-ce que je sais, qu'est-ce que je sais faire ? Comment je m'y prends ? Qu'est-ce que je peux modifier ? » . En outre, ce type d'évaluation permet à l'enseignant de ne pas s'éloigner des objectifs à atteindre et de se rendre compte des progrès réalisés. Elle a pour objectif d'améliorer le processus d'enseignement / apprentissage. Ses résultats doivent être analysés et utilisés pour donner une nouvelle orientation aux efforts fournis et par l'élève et par l'enseignant lui-même. Elle intervient au cours d'un apprentissage et permet de situer la progression d'un élève par rapport à un objectif donné. Cependant, elle peut le confronter à un problème l'obligeant à prendre une décision. De ce fait, elle met en évidence la nécessité d'une intervention, d'une remédiation, d'une régulation car elle permet de détecter les erreurs, d'amener des correctifs et d'assurer ainsi une meilleure coordination de l'apprentissage. C'est une évaluation essentiellement pédagogique et enrichissante dans la mesure où elle est un moyen permettant à l'apprenant de progresser. Elle est donc un outil de régulation des apprentissages et des enseignements et "une composante d'une pédagogie différenciées". ( Philippe Perrenoud ). Effectivement, afin que chaque élève vive des situations "didactiques fécondes", il est nécessaire que l'enseignant sache ce que son élève a compris, acquis, comment il apprend, progresse; sache aussi sur quoi il " bute ", ce qui le perturbe, l'ennuie. En d'autres termes, il faut qu'il soit assez informé pour "optimiser"les situations d'apprentissage proposées à chaque apprenant. En effet, c'est une évaluation qui permet de surmonter ainsi certains obstacles qu'un enseignant peut rencontrer, en classe, en pratiquant la pédagogie différenciée. Effectuée de manière rigoureuse, elle contribue à la construction d'une représentation précise des acquis de l'apprenant, de ses capacités; de sa façon d'apprendre, de son rapport au savoir…C'est ainsi que l'enseignant saura ce qu'il doit faire pour l'aider à apprendre. Par ailleurs, elle permet d'identifier les urgences, les difficultés qu'il faut prendre en charge en priorité. D'où remédiation et régulation interactive, rétroactive et proactive. Enfin, à la fin d'une étape, d'un trimestre ou au terme d'un processus d'apprentissage, intervient, alors, l'évaluation sommative ou certificative . Evaluation permettant à l'enseignant de dresser un bilan, de faire un inventaire des compétences acquises ou une synthèse des apprentissages. D'où la prise de décisions relatives à l'orientation des élèves et ce, en fonction de leurs acquis. Cette évaluation relève beaucoup plus du contrôle que de la régulation puisqu'elle intervient, en général, pour établir une note ou délivrer un diplôme. "Elle sert à l'aspect formel et administratif de l'acte d'évaluer" (Louise M.BELAIRE, profil d'évaluation). En définitive, qu'elle soit diagnostique dont les actions ont pour objectif principal d'orienter l'apprentissage des élèves , formative dans une perspective de régulation et de relation d'aide ou sommative pour une reconnaissance sociale des acquis, pour une attestation ou une certification, l'évaluation devrait incontestablement être perçue "comme un acte essentiel et positif", être pratiquée dans le respect de l'autre et avec une équité absolue . Ce n'est guère une tâche simple car elle représente un exercice où l'enseignant prend des risques, où il ne peut jamais être sûr d'avoir "bien" évalué…D'ailleurs, on ne cesse de faire des recherches pour améliorer les pratiques évaluatives afin de mieux évaluer et assurer ainsi une meilleure réussite aux élèves. Réussite leur permettant d'être capables de s'adapter aux changements perpétuels du monde qui les entoure. Changements devant être pris en charge par les réformes des systèmes éducatifs, entre autres, notre système qui doit aller dans le sens d'une meilleure prise en compte de nos élèves, futurs citoyens de demain. |
Le projet en tant qu'outil de pilotage et de management
Le projet en tant qu'outil de pilotage et de management Notre société qui est en pleine mutation, est désormais, confrontée à de multiples influences et aux nouvelles exigences économiques et sociales qu'elle doit prendre en compte dans la réforme de son système éducatif. Raison pour laquelle notre système connaît de profonds changements notamment cette année avec la mise en place de la troisième année de réforme des cycles d'enseignement primaire et moyen ainsi que la restructuration de l'enseignement secondaire. Changements ayant pour but d'assurer l'insertion économique et sociale en mettant l'accent sur l'ouverture du système scolaire au monde économique et à la vie professionnelle tout en améliorant le processus d'orientation des apprenants , de développer les compétences-clés ainsi que les compétences transversales entre autres, les capacités d'analyse, de structuration et de mobilisation des acquis, et surtout, de tenir compte de l'évolution technologique en adoptant de nouvelles approches pédagogiques telles que l'adoption de l'approche par compétences dans l'élaboration des nouveaux programmes d'enseignement et des nouveaux manuels scolaires appropriés aux capacités de maîtrise des apprenants ainsi que des méthodes pédagogiques actives les responsabilisant davantage à savoir l'adoption des projets qui se veulent une réponse aux défis du 21ème siècle. Projets dont les types sont différents et dont l'initiative se trouve, généralement, à l'intérieur même d'un établissement scolaire. Ces types de projets peuvent être distingués selon ces critères : les acteurs du projet, les objectifs, le lieu de sa réalisation et le ou les bénéficiaire(s) de ses résultats. Il existe, par exemple, le Projet d'activité éducative dont le champ d'application est la classe et les acteurs un groupe composé d'élèves et d'enseignants. Son objectif est de réaliser une exposition, un compte rendu, une pièce de théâtre, un voyage scolaire… Bénéficient des résultats de ce type de projet les acteurs eux-mêmes et ceux à qui cette réalisation est communiquée (les autres élèves, les parents…). Par ailleurs, on peut citer le projet éducatif qui concerne pratiquement tous les membres de la communauté éducative (parents, élèves, enseignants, gestionnaires…).Son champ d'application s'élargit à un réseau autour de l'école (quartier, milieu familial de l'élève, village) ; l'activité définie par ce projet a pour objectif d'aboutir à une meilleure insertion et à un meilleur équilibre de l'élève en tant qu'individu autonome et responsable dans son environnement scolaire et socioculturel. Il y a aussi le projet pédagogique qui concerne, quant à lui, soit une partie des enseignants soit tous les enseignants d'un établissement scolaire, c'est-à-dire une équipe pédagogique avec le chef d'établissement ; il n'est pas réalisé forcément en classe. Les activités définies doivent aboutir à une plus grande cohérence du travail pédagogique ; ces activités peuvent consister, par exemple, en la recherche de moyens pour prévenir l'échec scolaire ou le décrochage, en la redéfinition de l'évaluation,… Comme, il y a le projet d'établissement dont on tentera de définir ses objectifs et décrire, brièvement, les caractéristiques dans lesquelles s'insère sa mise en œuvre ainsi que les différentes étapes de son élaboration. Il « est une démarche pour améliorer le fonctionnement de l'établissement et résoudre ses problèmes et ce, en établissant une stratégie pour réaliser les objectifs définis par chaque établissement tout en tenant compte des objectifs nationaux, des textes législatifs en cours, d'une part, de ses spécificités géographiques, de son environnement économique, social et culturel, d'autre part .Dans ce projet, l'élève doit être le centre de toutes les préoccupations et l'axe de tous les efforts afin de réaliser le meilleur rendement possible avec la participation et la collaboration de tous les membres de l'équipe éducative et les différents partenaires de l'établissement ». (extrait du document élaboré par le ministère de l'éducation nationale). C'est, donc, une démarche qui contribue à la mobilisation et à l'implication de tous les acteurs que ce soit au niveau de la conception, de la mise en œuvre ou de l'évaluation, c'est pourquoi il est considéré comme un outil de management. C'est aussi un outil de pilotage basé sur la « cohérence » entre les différents acteurs, entre l'établissement et son environnement, entre l'établissement lui-même dans son fonctionnement et ses objectifs, entre les établissements scolaires voisins et surtout en cohérence avec les attentes et les évolutions actuelles. Il est un ensemble d'actions ; sa réalisation se fonde sur l'élaboration d'un programme. Il est un acte d'anticipation et de projection dans le futur propre à chaque établissement et à son histoire. Il est l'expression d'une volonté de changement mais dans le cadre réglementé du système éducatif qui exige le respect de la réglementation nationale (programmes, horaires...) De plus, il est considéré comme un moteur de l'innovation pédagogique ; innovation qui n'est pas décidée par le Ministère de l'Éducation Nationale seulement, mais émane de l'établissement lui-même qui peut définir, en fonction de ses besoins spécifiques, le contenu de son projet (qu'il soit d'ordre pédagogique, social ou culturel), les objectifs et les moyens de sa mise en œuvre. Cette démarche de projet permet ainsi à chaque établissement, par les choix éducatifs et pédagogiques qu'il exprime, de se construire une identité propre, de créer une dynamique, de favoriser la communication entre tous les acteurs de la communauté éducative et d'apporter les solutions les mieux appropriées aux besoins de ses apprenants et des aspirations de ses enseignants. Ainsi, la finalité d'une telle démarche est d'améliorer principalement la réussite scolaire par l'innovation et le changement au sein de cette communauté. De ce fait, pour élaborer un projet d'établissement, il faut connaître les caractéristiques de l'établissement et pour les connaître, il existe des instruments d'observation de plusieurs types tels que les analyses institutionnelle, fonctionnelle… Et pour entrer dans une démarche de projet, chaque établissement scolaire a besoin d'une stratégie spécifique. Cette stratégie est caractérisée par : · le repérage des blocages en recherchant les obstacles sur les plans (relationnel, matériel et des éléments de contraintes extérieurs) qui sont susceptibles de s'opposer à la réalisation d'une volonté commune, · la recherche d'adhésion de chaque intervenant pour réussir un projet ; cette adhésion se fait à trois niveaux : au niveau de la communauté, des catégories d'intervenants et de chaque individu (contrat moral), · la recherche de la mobilisation qui fait intervenir toutes les personnes impliquées. L'implication de tous est nécessaire mais non obligatoire car elle est un choix individuel. Mais ce qui permet de donner envie de s'impliquer dans le projet d'établissement, c'est la dynamique de sa démarche ; la mobilisation est, donc, nécessaire puisqu'elle prépare les intervenants à s'engager dans l'action. Par ailleurs, un calendrier est nécessaire, la démarche de son élaboration s'étale sur toute l'année scolaire et commence un an avant son application. Le tableau ci-contre (extrait d'un guide de la collection « une école pour l'enfant. Des outils pour les maîtres », Hachette) pourrait être un moyen utile et adaptable pour rédiger et vérifier la cohérence d'ensemble d'un projet d'établissement. L'élaboration du projet d'établissement, comme le montre ce tableau, contient, donc, des phases fonctionnelles qui s'articulent entre elles : analyse de la situation, choix d'objectifs spécifiques à l'établissement, opérationnalisation de ces objectifs, mise en œuvre des actions et suivi et évaluation des résultats. L'analyse de la situation de l'établissement est l'étape première de tout projet, elle est basée sur le recueil des données, l'observation des opinions, la perception des problèmes et l'analyse des résultats. En d'autres termes, c'est le diagnostic de l'établissement et de la spécificité de son environnement ; c'est un état des lieux des besoins, la prise en compte des objectifs nationaux et le repérage des difficultés rencontrées. La deuxième définit les objectifs prioritaires pour une période donnée et organise ces objectifs dans un souci de cohérence. Cela concerne l'aspect pédagogique, la vie scolaire, l'orientation et l'ouverture de l'établissement sur son environnement. La troisième représente l'étape de mobilisation des moyens. Ainsi, en fonction des objectifs sélectionnés, la constitution de l'équipe de pilotage, la détermination des ressources financières et l'organisation de l'emploi du temps sont nécessaires. Quant à la dernière, elle prévoit des moments de régulation, la formation des personnels, l'utilisation des moyens et les équipements nécessaires. Le projet définitif est adopté par le conseil d'administration d'éducation après une première « mouture »puis soumis à l'avis du Centre de Coordination des Projets d'Etablissement (CCPE) qui a pour objet de promouvoir, de coordonner, de gérer et d'évaluer les projets d'établissement et de les reconnaître officiellement. Ce centre existe dans certains pays développés ayant appliqué la démarche de projet. Ce même projet passe alors à la phase de réalisation puis vient la phase d'évaluation qui a pour but de vérifier l'efficacité de l'action. Elle porte sur tous les aspects du projet (procédure de mise en œuvre, méthodes, résultats, implication des personnels, de l'équipe de direction…). Cette évaluation permet une amélioration constante. Il faut souligner que la rédaction du projet est importante, elle concerne toute l'équipe pédagogique sous la coordination du directeur de l'établissement ; c'est là où tous les concernés s'approprient le projet et s'assurent de sa cohérence. Cette rédaction n'est pas une simple formalité administrative. Elle représente un travail de réflexion approfondie de toute l'équipe pédagogique sur les stratégies à mettre en œuvre pour un meilleur fonctionnement de l'établissement et un meilleur rendement des résultats des élèves. En outre, on peut dire que l'application du projet d'établissement est soumise à la disponibilité des ressources nécessaires. Une fois que les ressources sont connues, il faut définir les actions prioritaires à entreprendre. Des paramètres permettent de hiérarchiser ces actions à savoir la prise en considération des impératifs vitaux ainsi que le réalisme matériel et humain. Enfin, pour avoir des informations précises sur l'application effective de la démarche de projet dans nos établissements scolaires sur les plans réglementaire, organisationnel et pédagogique, nous avons jugé utile de réaliser un entretien avec Monsieur Abdelkrim TEBBOUNE, responsable du dossier « projet d'établissement » au Ministère de L'Education Nationale. Par Mme BELANTEUR Aicha et Melle BOUKERTOUTA Habiba
L’enseignement des langues Etrangères dans les systèmes éducatifs algériens
L’enseignement des langues Etrangères dans les systèmes éducatifs algériens . Par Aoussine Seddiki, Université d’Oran EMAIL :aouseddiki@yahoo.fr ALe domaine de l’enseignement des langues étrangères (L.E) au niveau des différents paliers du système éducatif algérien fait régulièrement l’objet de réflexion et d’analyse au plan des objectifs, de la méthodologie, des contenus, des supports didactiques et du perfectionnement et recyclage des enseignants. Compte tenu de son statut particulier et de l’environnement socioculturel algérien l’enseignement du français intervient en tant que première L.E en deuxième année du cycle primaire. Les élèves découvrent ensuite en première année de l’enseignement moyen la deuxième L.E qui est l’anglais. En deuxième année de l’enseignement secondaire les élèves des filières langues étrangères et lettres et sciences humaines ont le choix optionnel entre l’espagnol ou l’allemand avant un statut de troisième L.E.
Le Ministère de l’Éducation Nationale se trouve ainsi dans l’obligation d’affecter un nombre important d’enseignants pour couvrir les besoins de l’ensemble des établissements des différents cycles en L.E Néanmoins il est utile de souligner le manque d’enseignants dans cette matière notamment dans les établissements situés dans la région du sud de l’Algérie. Ceci concerne particulièrement l’enseignement du français qui exige un grand nombre d’enseignants car cette première. L.E est assurée dés la deuxième année primaire. A la question de l’affectation des enseignants s’ajoute le volet de la confection des manuels et des supports didactiques pour l’enseignement des différentes L.E (français, anglais, allemand, espagnol) qui nécessitent la mobilisation d’importants moyens humains, techniques et financiers en vue de la couverture des besoins réels. Dans la perspective de l’amélioration de l’enseignement des L.E le ministère de tutelle organise régulièrement des séminaires régionaux de perfectionnement et des rencontres d’experts. Dans le cadre de l’échange d’expériences et d’informations il est aussi fait appel à des institutions compétentes étrangères installées en Algérie ; nous citons ici à titre d’exemple les différents programmes de coopération avec le Centre Culturel Français, l’Institut Goethe, le British Council, l’Institut Servantes et le service culturel de l’Ambassade des Etats-Unis d’Amérique à Alger. En ce qui concerne les objectifs linguistiques les programmes des L.E adoptés dans le système éducatif visent principalement à amener les élèves à comprendre, parler, lire et écrire une langue courante sous ses différentes formes simples ou complexes. Au plan intellectuel il s’agit d’initier les élèves aux techniques d’analyse et de synthèse et de les entraîner à des activités pratiques de la vie quotidienne (savoir téléphoner, rédiger un télégramme, écrire une lettre privée ou officielle, utiliser un ouvrage de référence,…). En outre le paramètre culturel est aussi pris en compte dans les programmes. Les élèves doivent se familiariser avec des faits significatifs contemporains des différentes cultures et civilisations des pays des langues cibles. Ceci manquait dans les anciens manuels scolaires. Le développement de la compétence interculturelle orale et écrite représente également l’un des principaux objectifs de l’enseignement/apprentissage des L.E Les élèves doivent acquérir la capacité de s’exprimer sans difficulté particulière avec des partenaires étrangers sur des thèmes et des situations spécifiques aux cultures des l.E mais aussi à leur environnement socioculturel. Finalement il est utile de souligner que le phénomène de la mondialisation impose sa propre orientation en matière de politique linguistique Compte tenu du processus de la globalisation et l’ouverture de l’économie algérienne sur le marché international il est important de développer les capacités linguistiques des élèves leur permettant de tenir le pas avec l’évolution des rapports socioculturels, économiques et politiques. Au sein de tous ces bouleversements, l’enseignement/ apprentissage des L.E interpelle les enseignants et les chercheurs au quotidien. Afin de répondre aux attentes, besoins et réalités de l’heure, l’objectif de l’enseignement/Apprentissages des L.E consiste à faire prévaloir la réflexion et le débat intellectuel, suivis de propositions et de recommandations visant l’optimisation des compétences linguistiques de nos apprenants qui ne sont autres que les futurs dirigeants du pays. Pour terminer cet article je voudrais citer le grand écrivain et poète allemand Johan Wolfang Von Goethe qui souligne l’importance de l’apprentissage des L.E en écrivant : « Celui qui ne connaît pas des langues étrangères ne sait rien sur sa propre langue ».
L’apprentissage des langues étrangères et le multimédia
L’apprentissage des langues étrangères et le multimédia .
Par Mme BELANTEUR Aicha Mell BOUKERTOUTA Habiba A L’apprentissage des langues étrangères connaît un renouvellement important notamment au cours de ces dernières années. En effet, leur enseignement a été remis en question que ce soit au niveau des objectifs, de la conception, des méthodes et des moyens utilisés, de la dynamique de la classe, du rôle et de la formation des enseignants ou des programmes et des examens. D’où élaboration d’une nouvelle pédagogie basée sur les méthodes actives et l’approche par compétences ainsi que de nouveaux programmes dont la logique d’apprentissage mène les élèves vers l’autonomie d’une manière progressive. Par ailleurs, avec ces nouvelles méthodes d’enseignement, l’apprentissage de ces langues met l’élève au centre de la pratique pédagogique en favorisant la réalisation de projets collectifs ou individuels. Il faut souligner que l’objectif principal de cet apprentissage est le développement de compétences de compréhension et d’expression à l’écrit et à l’oral. Raison pour laquelle il prend appui, non seulement, sur des textes mais aussi sur des documents sonores de toutes formes d’enregistrement et des images fixes ou animées. Ainsi, le texte est considéré comme un support d’un travail sur la phonologie tandis que l’image est un support de la compréhension. A l’ère de la mondialisation et avec l’évolution des technologies de la communication et de l’information, on constate « un attrait grandissant » pour le multimédia. On assiste, donc aujourd’hui, à l’installation de l’outil informatique et de ses applications multimédias dans les établissements scolaires. Une question s’impose, alors : que peuvent-ils apporter à l’apprentissage des langues étrangères ? Ces nouvelles technologies peuvent, sans aucun doute, être d’un grand apport à l’enseignement des langues étrangères car elles constituent un domaine d’apprentissage les utilisant non comme de simples supports d’information mais comme des objets d’études et d’analyse. C’est ainsi que le multimédia favorise l’interactivité qui donne aux élèves « l’illusion d’être à bord et d’être soudainement investi d’un certain pouvoir par comparaison avec les autres modes d’apprentissage. » (Langues et multimédia, p56). Il leur permet, aussi l’accès à diverses ressources matérielles telles que les encyclopédies, les cours de syntaxe et de lexique avec exercices, les cassettes audio ou vidéo… Ressources leur donnant, ainsi, la possibilité de consulter, sélectionner selon leur rythme, leurs besoins, leurs capacités, s’entraîner sur des batteries d’exercices, d’interroger, d’échanger, de demander des explications et de s’auto – évaluer. En d’autres termes, ils peuvent mettre en application leurs connaissances et acquérir des compétences linguistiques et communicatives et ce, en mettant en œuvre la manière d’apprendre qui convient le mieux à chacun. Et de là, ils se trouvent dans une situation d’interactivité individualisée adaptée à l’appropriation d’un savoir, c’est – à – dire, la maîtrise des outils de la langue. Néanmoins, pour ce faire, il faut que les enseignants les aident à développer des stratégies d’apprentissage favorisant l’autonomie et un apprentissage conscient et significatif notamment les stratégies de mémorisation, de compréhension / production, ainsi que les stratégies communicatives. Par ailleurs, si on prend l’exemple de la pratique de classe traditionnelle, on remarque que la phase « compréhension orale » ou dite aussi de l’écrit, se limite à identifier le sens du support textuel à partir de questions telles que « qui, que, quoi, où, quand, pourquoi, comment ? » car l’objectif est de vérifier la compréhension du texte. Mais, il ne faut pas négliger l’identification de la chaîne parlée puisqu’elle permet, aussi, l’accès au sens d’où le rôle important de ces outils multimédias dont les cédéroms, les logiciels… qui offrent à la fois le texte, l’image et le son, car comprendre c’est aussi entendre. Il est clair aussi que faire acquérir aux élèves des compétences communicatives est l’un des objectifs principaux de l’apprentissage d’une langue étrangère. Alors, les enseignants disposent, au moyen du multimédia, d’un éventail de situations de communication où les élèves sont réellement des interlocuteurs d’une interaction authentique et où la langue est un moyen de communication qui fonctionne dans la réalité et l’échange. Autrement dit, l’intégration des outils multimédias en classe permet à l’enseignant de les utiliser- notamment l’ordinateur- comme des supports didactiques favorisant l’apprentissage et ce, lorsqu’ils sont utilisés à bon escient et dans un but précis. Cette intégration peut se faire à différents moments de la progression du cours et lors des différentes phases d’apprentissage. Et pour qu’elle soit réussie et bénéfique, il serait utile d’élaborer un travail préparatoire ; travail aidant à structurer la séquence d’apprentissage, d’une part, et déterminer avec précision les objectifs à atteindre ainsi que les résultats escomptés, d’autre part. ACe travail préparatoire consiste à répondre à certaines questions importantes résumées dans le tableau ci-contre : Les paramètres de l’intégration Réflexion/Décisions à prendre/Tâches Quoi ? Définir le support à utiliser ainsi que le sujet en fonction des besoins repérés et la tâche. Pourquoi ? Mettre en relation le support multimédia avec les autres supports possibles Pour qui ? Cibler le public, le définir Pourquoi faire ? Définir les résultats attendus en terme d’objectifs, mais aussi s’interroger sur l’activité réelle des élèves. Quand ? En fonction des tâches, décider des moments propices à l’intégration : avant, pendant, après…nécessité de décrire le déroulement de la séquence pédagogique ou du scénario Comment ? Organisation matérielle : lieux de travail, horaires, temps alloué…Répartition des tâches et des rôles. D’après Micheline Hérino, Jean-Yves Petitgirand « langues et multimédia »,p113 Ainsi, pour intégrer ces outils dans l’apprentissage des langues étrangères deux démarches peuvent être adaptées. Pour faire acquérir aux élèves des connaissances linguistiques ou développer en eux une habileté particulière, il serait souhaitable d’adopter la démarche intégrative. Mais pour élaborer un projet ou effectuer des tâches complexes qui sont proches de la réalité telles qu’un scénario, la démarche « holistique » serait plus appropriée car elle « entraîne un contexte socio-affectif riche » où les rôles et les tâches sont partagés et la participation des élèves est volontaire. L’objectif principal de cette démarche est de leur faire développer le sens de l’initiative et l’autonomie. Par ailleurs, le choix du scénario est significatif dans l’apprentissage d’une langue car pour chacune de ses étapes- qui requière des compétences linguistiques et des savoir-faire-les élèves devront réaliser des activités spécifiques les amenant à enrichir leur lexique, à intérioriser les structures grammaticales, à développer la compréhension de l’écrit et de l’oral, à acquérir des techniques et des stratégies de communication ainsi qu’un savoir-faire. D’ailleurs, il peut être appréhendé en pédagogie différenciée étant donné que chaque élève peut accomplir une tâche ou réaliser une activité bien déterminée selon ses capacités, son rythme, sa progression et ses centres d’intérêt. Toutes les tâches et activités proposées dans le scénario peuvent constituer une évaluation, qui peut être individuelle ou collective. En définitive, il est clair qu’ « à nouvelles technologies, nouveaux rôles, nouvelles attitudes, nouveaux comportements. Autant pour les enseignants que pour les apprenants. » (Nicole Bucher-Poteaux) Il faut, donc, admettre que l’intégration des outils multimédias dans nos établissements scolaires ne sera pas une tâche facile. Le défi est grand, néanmoins, l’enjeu est « noble » et important car il va de l’avenir de nos futurs citoyens dans un monde où la technologie ne cesse de progresser à une vitesse accélérée. Les Nouvelles Technologies de la Communication et de l’Information, entre autres ces outils multimédias, sont le fruit du progrès. Elles existent pour élargir le champ des connaissances notamment celui des enseignants de langue qui doivent mettre ces nouvelles technologies au service de leurs tâches éducatives. Enfin,pour une meilleure exploitation, il est indispensable que les enseignants ainsi que les élèves maîtrisent techniquement ces outils(souris, clavier…), qu’ils soient initiés à leur maniement et bien familiarisés au préalable avec ce matériel ; matériel devant être toujours adapté au type de tâche à effectuer. extrait revue l'Educateur
Le français dans le monde est la revue de la fédération internationale des professeurs de français. Tous les deux mois, elle vous propose une centaine de pages d'articles, de conseils et de fiches pédagogiques sur le thème de l'enseignement du français langue étrangère. Pour recevoir Le français dans le monde chez vous, il suffit de s'abonner. Les étudiants, les personnels des alliances françaises et les membres des associations de professeurs de français bénéficient de tarifs réduits. Nous vous proposons sur ce site chaque mois une sélection d'articles de la revue.
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