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En effet, leur enseignement a été remis en question que ce soit au niveau des objectifs, de la conception, des méthodes et des moyens utilisés, de la dynamique de la classe, du rôle et de la formation des enseignants ou des programmes et des examens. D’où élaboration d’une nouvelle pédagogie basée sur les méthodes actives et l’approche par compétences ainsi que de nouveaux programmes dont la logique d’apprentissage mène les élèves vers l’autonomie d’une manière progressive.
Par ailleurs, avec ces nouvelles méthodes d’enseignement, l’apprentissage de ces langues met l’élève au centre de la pratique pédagogique en favorisant la réalisation de projets collectifs ou individuels. Il faut souligner que l’objectif principal de cet apprentissage est le développement de compétences de compréhension et d’expression à l’écrit et à l’oral. Raison pour laquelle il prend appui, non seulement, sur des textes mais aussi sur des documents sonores de toutes formes d’enregistrement et des images fixes ou animées. Ainsi, le texte est considéré comme un support d’un travail sur la phonologie tandis que l’image est un support de la compréhension.
A l’ère de la mondialisation et avec l’évolution des technologies de la communication et de l’information, on constate « un attrait grandissant » pour le multimédia. On assiste, donc aujourd’hui, à l’installation de l’outil informatique et de ses applications multimédias dans les établissements scolaires. Une question s’impose, alors : que peuvent-ils apporter à l’apprentissage des langues étrangères ?
Ces nouvelles technologies peuvent, sans aucun doute, être d’un grand apport à l’enseignement des langues étrangères car elles constituent un domaine d’apprentissage les utilisant non comme de simples supports d’information mais comme des objets d’études et d’analyse.
C’est ainsi que le multimédia favorise l’interactivité qui donne aux élèves « l’illusion d’être à bord et d’être soudainement investi d’un certain pouvoir par comparaison avec les autres modes d’apprentissage. » (Langues et multimédia, p56). Il leur permet, aussi l’accès à diverses ressources matérielles telles que les encyclopédies, les cours de syntaxe et de lexique avec exercices, les cassettes audio ou vidéo… Ressources leur donnant, ainsi, la possibilité de consulter, sélectionner selon leur rythme, leurs besoins, leurs capacités, s’entraîner sur des batteries d’exercices, d’interroger, d’échanger, de demander des explications et de s’auto – évaluer.
En d’autres termes, ils peuvent mettre en application leurs connaissances et acquérir des compétences linguistiques et communicatives et ce, en mettant en œuvre la manière d’apprendre qui convient le mieux à chacun. Et de là, ils se trouvent dans une situation d’interactivité individualisée adaptée à l’appropriation d’un savoir, c’est – à – dire, la maîtrise des outils de la langue.
Néanmoins, pour ce faire, il faut que les enseignants les aident à développer des stratégies d’apprentissage favorisant l’autonomie et un apprentissage conscient et significatif notamment les stratégies de mémorisation, de compréhension / production, ainsi que les stratégies communicatives.
Par ailleurs, si on prend l’exemple de la pratique de classe traditionnelle, on remarque que la phase « compréhension orale » ou dite aussi de l’écrit, se limite à identifier le sens du support textuel à partir de questions telles que « qui, que, quoi, où, quand, pourquoi, comment ? » car l’objectif est de vérifier la compréhension du texte. Mais, il ne faut pas négliger l’identification de la chaîne parlée puisqu’elle permet, aussi, l’accès au sens d’où le rôle important de ces outils multimédias dont les cédéroms, les logiciels… qui offrent à la fois le texte, l’image et le son, car comprendre c’est aussi entendre.
Il est clair aussi que faire acquérir aux élèves des compétences communicatives est l’un des objectifs principaux de l’apprentissage d’une langue étrangère. Alors, les enseignants disposent, au moyen du multimédia, d’un éventail de situations de communication où les élèves sont réellement des interlocuteurs d’une interaction authentique et où la langue est un moyen de communication qui fonctionne dans la réalité et l’échange.
Autrement dit, l’intégration des outils multimédias en classe permet à l’enseignant de les utiliser- notamment l’ordinateur- comme des supports didactiques favorisant l’apprentissage et ce, lorsqu’ils sont utilisés à bon escient et dans un but précis.
Cette intégration peut se faire à différents moments de la progression du cours et lors des différentes phases d’apprentissage. Et pour qu’elle soit réussie et bénéfique, il serait utile d’élaborer un travail préparatoire ; travail aidant à structurer la séquence d’apprentissage, d’une part, et déterminer avec précision les objectifs à atteindre ainsi que les résultats escomptés, d’autre part.
ACe travail préparatoire consiste à répondre à certaines questions importantes résumées dans le tableau ci-contre :
Les paramètres de l’intégration |
Réflexion/Décisions à prendre/Tâches |
Quoi ? |
Définir le support à utiliser ainsi que le sujet en fonction des besoins repérés et la tâche. |
Pourquoi ? |
Mettre en relation le support multimédia avec les autres supports possibles |
Pour qui ? |
Cibler le public, le définir |
Pourquoi faire ? |
Définir les résultats attendus en terme d’objectifs, mais aussi s’interroger sur l’activité réelle des élèves. |
Quand ? |
En fonction des tâches, décider des moments propices à l’intégration : avant, pendant, après…nécessité de décrire le déroulement de la séquence pédagogique ou du scénario |
Comment ? |
Organisation matérielle : lieux de travail, horaires, temps alloué…Répartition des tâches et des rôles. |
D’après Micheline Hérino, Jean-Yves Petitgirand « langues et multimédia »,p113
Ainsi, pour intégrer ces outils dans l’apprentissage des langues étrangères deux démarches peuvent être adaptées. Pour faire acquérir aux élèves des connaissances linguistiques ou développer en eux une habileté particulière, il serait souhaitable d’adopter la démarche intégrative. Mais pour élaborer un projet ou effectuer des tâches complexes qui sont proches de la réalité telles qu’un scénario, la démarche « holistique » serait plus appropriée car elle « entraîne un contexte socio-affectif riche » où les rôles et les tâches sont partagés et la participation des élèves est volontaire. L’objectif principal de cette démarche est de leur faire développer le sens de l’initiative et l’autonomie.
Par ailleurs, le choix du scénario est significatif dans l’apprentissage d’une langue car pour chacune de ses étapes- qui requière des compétences linguistiques et des savoir-faire-les élèves devront réaliser des activités spécifiques les amenant à enrichir leur lexique, à intérioriser les structures grammaticales, à développer la compréhension de l’écrit et de l’oral, à acquérir des techniques et des stratégies de communication ainsi qu’un savoir-faire.
D’ailleurs, il peut être appréhendé en pédagogie différenciée étant donné que chaque élève peut accomplir une tâche ou réaliser une activité bien déterminée selon ses capacités, son rythme, sa progression et ses centres d’intérêt. Toutes les tâches et activités proposées dans le scénario peuvent constituer une évaluation, qui peut être individuelle ou collective.
En définitive, il est clair qu’ « à nouvelles technologies, nouveaux rôles, nouvelles attitudes, nouveaux comportements. Autant pour les enseignants que pour les apprenants. » (Nicole Bucher-Poteaux)
Il faut, donc, admettre que l’intégration des outils multimédias dans nos établissements scolaires ne sera pas une tâche facile. Le défi est grand, néanmoins, l’enjeu est « noble » et important car il va de l’avenir de nos futurs citoyens dans un monde où la technologie ne cesse de progresser à une vitesse accélérée.
Les Nouvelles Technologies de la Communication et de l’Information, entre autres ces outils multimédias, sont le fruit du progrès. Elles existent pour élargir le champ des connaissances notamment celui des enseignants de langue qui doivent mettre ces nouvelles technologies au service de leurs tâches éducatives.
Enfin,pour une meilleure exploitation, il est indispensable que les enseignants ainsi que les élèves maîtrisent techniquement ces outils(souris, clavier…), qu’ils soient initiés à leur maniement et bien familiarisés au préalable avec ce matériel ; matériel devant être toujours adapté au type de tâche
à effectuer.
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