EDUCATEUR ET FORMATEUR VIRTUELS

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Construire et évaluer une situation problème

Construire et évaluer une situation problème

 

     Comme il a été dit précédemment, l’objectif visé par une situation problème est toujours le franchissement d’un obstacle par l’élève. Pour ce faire, le travail préliminaire de l’enseignant est d’abord d’identifier l’obstacle (représentation de l’élève) puis rechercher une situation du quotidien (expérimentale ou théorique) susceptible d’amener l’élève à être confronté à cet obstacle.

 

     De ce fait, la situation problème doit être ressentie par l’élève comme une véritable énigme qu’il faut résoudre. Il devra, alors, être en mesure de formuler des hypothèses et anticiper la réponse à la question posée (car c’est à partir de là que pourra naître le conflit cognitif voire sociocognitif selon la réponse).

 

      Ainsi, pour construire une situation problème, il est nécessaire la choisir en fonction de l’objectif à atteindre (et inversement). A ceux qui voudraient tenter l'aventure, Philippe Meirieu [*] conseille de travailler en se posant quatre grandes questions :

 

      1°) Quel est mon objectif ?

Qu'est ce que je veux faire acquérir à l'élève qui représente pour lui un palier de progression important ?
 

      2°) Quelle tache puis-je proposer qui requière, pour être menée à bien, l'accès à cet objectif ? (communication à partir d'une situation déclenchante, énigme à résoudre...)

      3°) Quel dispositif dois-je mettre en place (proposé à l'élève ou pouvant être découvert par lui) pour que l'activité mentale permette, en réalisant la tache, l'accès à l'objectif ?
- quels matériaux, documents, outils dois-je réunir ? (documents écrits, vidéos, cdroms...)
      

-quelles consignes but dois-je donner pour que les apprenants traitent les matériaux pour accomplir la

tache ?


- quelles contraintes faut-il introduire pour empêcher les sujets de contourner l'apprentissage ?

      4°) Quelles activités puis-je proposer
qui permettent de négocier le dispositif selon diverses     

 stratégies ? Comment varier les outils, démarches, degré de guidage ?

 

       Une fois la situation problème judicieusement choisie, il faut savoir conduire ce type de séquence. Pour cela, le principe est toujours de faire agir les élèves de manière productive plut que réceptive et pendant ce travail autonome de l’élève, le professeur retrouve du temps pour intervenir plus individuellement comme guide, animateur ou conseiller.

 

       Pour terminer, en fin de séquence, il faut impérativement que le professeur "reprenne la main" afin de restructurer toutes les idées brassées dans ces activités, de construire une synthèse et d'apporter les compléments d'information nécessaires (N'oublions pas que tout ce travail est destiné à : apprendre...quelque chose !).


       Une fois cette tache accomplie, il est impératif de l’évaluer. Pour cela, il faut absolument accepter le droit à l’erreur car la crainte de la sanction annihile beaucoup d'initiatives. On ne pourra, alors, obtenir d'un élève qu'il livre le fond de sa pensée (ses représentations) que s'il est certain qu'il n'y aura pas de sanction, ni sous forme de points, ni sous forme de commentaire désobligeant. Toutes les interventions du professeur doivent être positives.

 

       Donc, une fois la situation problème lancée, l'évaluation n'est pas, pour autant, absente, mais elle porte sur les processus utilisés par les élèves: il s'agit d'apprécier la manière dont ils communiquent, progressent, formulent des hypothèses, tentent de résoudre le problème posé.
 

       Selon les cas, en effet, il conviendra d'intervenir, non pour "résoudre le problème" à la place des élèves, mais pour en souligner la structure, rappeler les consignes, mettre en évidence leur avancement, proposer des activités intermédiaires, soulager le travail par l'utilisation de supports facilitateurs...
 

       Cette évaluation en cours de réalisation sera ne réellement formative que si elle contribue à l'identification des procédures (qui doivent être reproductibles).

 

       Par ailleurs, il faut évaluer l'acquisition elle-même ( évaluation sommative), c'est-à-dire non point le projet mais l'objectif. Cette évaluation pourra s'effectuer grâce à un exercice différent, par la rédaction d'un rapport...

 

 

   En définitive, comme le souligne Philippe Meirieu [*], « il n'est pas question de n'enseigner que par situations problèmes. On peut en revanche, mettre en place ce type de dispositif en pariant sur son effet de contagion: l'élève s'appropriera, en effet, d'autant mieux les savoirs qu'il sera capable de les comprendre comme "réponses à des problèmes".»

 

Bibliographie:
 

"Enseigner les sciences physiques à partir de situations problèmes" par Guy Robardet BUP

n°720 (Janvier 1990)
[*] "Apprendre...oui, mais comment" par Philippe Meirieu

Documents du net.

D’autres auteurs tels Vecchi, Gérard ; Carmona-Magnaldi, Nicole in Faire vi

 

Par Mme Lamari Myriam

   


25/08/2008
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